Ici je parle de moi, et je vous encourage à lire ces lignes pour évaluer si vous pensez que nous pourrons former une bonne équipe. Il me semble essentiel de passer par cet exercice de présentation afin que vous soyez convaincu.e.s que, lorsque nous serons ensemble, et que je vous accompagnerai dans les périodes de vie pour lesquelles vous m’aurez sollicitée, ce sera de vous et uniquement de vous qu’il s’agira, puisque je me suis déjà occupée de moi.

Je m’appelle Cécile, j’ai un peu plus de 50 ans, et je commence une nouvelle vie, qui m’apparaît comme une seconde naissance, et donc un appel à transformer un peu mon prénom, à le marier à mes deuxième et troisième prénoms…ceux de mes grands-mères, Jeanne et Olga. Donc…je suis Cécile Janolga.

Ce lien que je noue entre mon prénom et ceux de mes grands-mères aujourd’hui décédées me tient à cœur, car, après un long parcours d’introspection et de questionnements de mon chemin de vie, je sais que c’est d’abord à elles que je dois ma résilience, celle qui m’a ouvert la porte de cette nouvelle étape de ma vie, c’est grâce à leur amour inconditionnel reçu depuis la toute petite enfance et jusqu’à leur départ que j’ai grandi et accumulé en moi un sentiment de sécurité suffisant pour finalement parvenir à dépasser mes peurs, mes blocages, mes impossibilités, mes autocensures.

Mes grands-mères ont pallié en partie les graves dysfonctionnements du couple de mes parents, dans lequel les besoins des enfants étaient largement piétinés. J’ai émergé de cette enfance traversée dans le silence et l’obéissance en adulte meurtrie, vulnérable, manquant de confiance en elle face aux autres. Mais j’ai aussi eu la chance de suivre un parcours scolaire jalonné de succès, et grâce à cela j’ai fait de bonnes études et j’ai rencontré la réussite professionnelle et obtenu beaucoup de reconnaissance tout au long d’une carrière de presque 30 ans en finance et comptabilité d’entreprise.

Jusqu’à ce que, dans les dernières années, je sois rattrapée par la violence sourde et la pression institutionnelles sévissant dans le monde du travail, qui m’ont faite glisser dans une souffrance à bas bruit que j’ai longtemps niée, reléguée au second plan, jusqu’à me trouver aux bords du burnout début 2022. J’ai alors réalisé que ce n’était plus possible.

Mais ce long parcours en entreprise m’a aussi considérablement enrichie, car j’y ai croisé des personnes extraordinaires, au contact desquelles j’ai grandi, je me suis épanouie, j’ai appris et, sans le savoir, je me suis préparée à bifurquer sur une autre route. Ces personnes ont partagé avec moi leur énergie, m’ont offert leur soutien, leurs joies, leurs peines et leurs frustrations, et aujourd’hui, c’est forte de toutes ces relations singulières que je progresse.

J’ai donc quitté ce monde de la grande entreprise en janvier 2023 pour explorer une autre route, celle de l’authenticité dans les relations aux autres, de la reconnexion à nos racines et notre environnement, celle de la juste part pour chacun, ni trop ni trop peu.

Sur cette route, jalonnée de rencontres et d’imprévus, nous avons trouvé, avec Damien mon époux et meilleur soutien, une ancienne ferme, en Normandie, dans laquelle je cultive mon potager, où je vagabonde avec mes pieds et mes pensées, où j’apprends à reconnaître les plantes sauvages pour en faire des salades et des infusions, où je pratique le Qi Gong au milieu du champ sous le regard de vaches dubitatives, et où je badigeonne les murs d’enduits à base de terre et de pigments naturels et bien d’autres choses encore…

Sur cette route qui balance entre Paris et la Normandie je chemine aux côtés des Doulas, mes généreuses formatrices au sein de l’Institut des Doulas et France, et mes extraordinaires co-stagiaires, qui explorent comme moi de nouveaux horizons pour leurs vies. Nous échangeons beaucoup et nous enrichissons mutuellement. Le choix de m’engager dans la formation de doula avec l’Institut de Formation des Doulas de France s’est fait de manière instinctive, sur un coup de tête. C’était l’aboutissement logique de mon parcours de guérison d’une enfance un peu chahutée. A présent que je peux vivre en paix avec cette enfance j’ai envie de me placer aux côtés de futurs parents, et donc de futurs enfants parce que, pour accueillir son enfant et lui donner tout l’amour et la sécurité dont il a besoin pour grandir, les parents doivent eux aussi se sentir en sécurité, en confiance, en pleine possession de leurs moyens et en maitrise de leurs choix dans ce jalon majeur de leurs existences.

Sur cette route je sens aussi mon corps se relier à l’énergie des autres étudiants de la formation en Qi Gong dans laquelle je suis engagée aux Temps du Corps, et cette formation m’entraîne sur une route adjacente, spirituelle, mêlant sagesses orientales et occidentales, que je commence à peine à découvrir.

Souvent je fais une halte pour écrire, dessiner, poser un trait sur le papier à l’encre, au crayon, à la plume, et attendre de voir où il m’emmène…je suis portée par l’énergie nourricière de la terre grasse et sombre de Normandie, par les rencontres effectuées durant mes formations, par les explorations créatives que ce soit sur papier, ou en travaillant la laine, l’osier, les matériaux de récupération, les feuilles séchées…

Je crois que j’ai aujourd’hui dépassé la majorité des blocages qui m’entravaient depuis l’enfance, et je contemple avec gratitude mon horizon tellement élargi vers des activités telles que l’accompagnement de futurs parents en tant que Doula, l’accueil de personnes dans ma ferme normande (Visitez la FaireM’Elem), le recueil des récits de personnes désireuses de coucher sur papier les temps forts de leurs existences, qu’il s’agisse de moments heureux ou difficiles, afin de passer cette mémoire à leurs proches avant qu’il ne soit trop tard….

Merci d’avoir pris le temps de venir à ma rencontre à travers la lecture de ces lignes.